Première création de Mara Dupas, ce solo conçu en collaboration avec l’interprète Tiko Quesada Perez rend hommage à une parcelle du folklore des Antilles en faisant voyager le public à travers trois univers musicaux. Transporté de la réalité au rêve, entre vers d’Aimé Césaire, berceuse guadeloupéenne et maloya, le soliste se déplace sur la scène comme dans une arène, accompagné d’un tabouret, unique partenaire de danse et témoin de ses aventures. Il se laisse happer par la musique, tantôt brillante, tantôt nostalgique, dans une gestuelle souple et précise. Cette pièce, qui emprunte certains éléments stylistiques au cakewalk, est également une méditation sur l’exil, un retour au pays maternel, fantasmé et doux-amer.

L’expression créole “dépi temps” pourrait se traduire en français par “depuis le temps”. Clin d’œil aux luttes, à la beauté et à la créativité des peuples afro-descendants, le titre du solo est une invitation à porter un nouveau regard sur son protagoniste, trop longtemps considéré comme marginal, à entrer dans la danse avec lui. Depuis le temps que nous existons en ces lieux, célébrons-nous.

* Maloya : l’un des styles de musique majeurs de l’île de La Réunion. Ce terme peut également désigner un style de danse.

* Cakewalk : au XIXème siècle, une danse de partenaires exécutée par les afro-américains, avant et après l’émancipation du sud des États-Unis. Son nom est tiré du prix à gagner lors de ces concours-rassemblements : un gâteau. Le fort contraste entre la grâce des pas de danse et les expressions exagérées jusqu’au grotesque des participant-e-s était alors une forme de résistance, imitation moqueuse des danses pratiquées par les propriétaires d’esclaves.

Informations utiles :

• Durée de l’œuvre : 20 minutes

• Nombre d’interprètes sur scène : 1

• Nombre de personnes en tournée : 3

Disponible pour la tournée dès l’automne 2024.

Note : La version vidéo de l’œuvre, un court-métrage de danse d’une dizaine de minutes, peut aussi être présentée au public comme activité de médiation culturelle.